L’orchestre est constitué de quatre familles d’instruments :
les cordes
les bois
les cuivres
les percussions
Instruments à cordes :
Instruments à cordes frottées
Les violes
Les violes de gambe
On retrouve à l’époque baroque la famille des violes, que nous avons déjà rencontrées à la Renaissance et qui vont vivre leur dernière époque pour laisser la place à la famille du violon. Celui-ci est porté en Italie à une perfection technique définitive par de grandes familles de luthiers (Amati, Guarnerius, Stradivarius) et va susciter une florissante école, avec Corelli (1653-1713), et Vivaldi (1678-1743).
La famille des violes compte sept instruments, tous tenus entre les jambes, sauf la contrebasse. Par ordre de taille croissant, ce sont :
- Pardessus de viole, accordée une octave plus haut que la viole ténor (en conservant toutefois la tierce do-mi), et parfois seulement à 5 cordes (sol, ré, la, ré, sol)1.
- Dessus de viole (accord : ré, sol, do, mi, la, ré)
- Viole de gambe alto (historiquement rarement utilisée : do, fa, si bémol, ré, sol, do)
- Viole de gambe ténor ou taille de viole (sol, do, fa, la, ré, sol)
- Viole de gambe basse à 6 ou 7 cordes (ré, sol, do, mi, la, ré, parfois la grave)
- Grande basse de viole de gambe ou violone en sol (sol, do, fa, la, ré, sol)
- Contre basse de viole ou violone en ré (ré, sol, do, mi, la, ré)
La viole d’amour
La viole d’amour est une sorte de violon alto, muni de sept cordes principales et de cinq à vingt cordes sympathiques vibrant par résonance.
Les ouïes sont en forme de flammes et son chevillet est orné d’une tête d’amour ou de femme aux yeux bandés , à laquelle l’instrument doit sans doute son nom.
Instruments à cordes pincées
Les Luths
Le luth est un instrument de musique à cordes pincées, d’origine arabe, que nous avons déjà rencontré au Moyen-âge, et à la Renaissance. Il a sans cesse évolué, principalement par l’ajout de cordes graves, jusqu’au XVIIIe siècle où il finira par disparaître.
Le Caravage – Le joueur de luth |
Un peu de vocabulaire
(source : guide du musée de la musique de Paris) |
Les cordes en boyau sont groupées par paires, que l’on appelle chœurs ou rangs.
Au 17ème siècle, le luth peut comporter jusqu’à 10 à 12 chœurs, que l’on peut jouer soit avec les doigts soit avec un plectre.
Autres instruments de la famille des luths
Le luth donne lieu à toute une famille d’instruments du plus grave au plus aigu : On voit en particulier se développer des luths de grandes dimensions, appelés archiluths, parmi lesquels on trouve le théorbe, le chitarrone, l’angélique …
Le théorbe est une sorte de grand luth créé en Italie à la fin du XVIe siècle. Au jeu de cordes du luth (appelé petit jeu) s’ajoute un deuxième jeu de cordes simples (appelé grand jeu) accordées à l’aide d’un deuxième chevillier, et qui, ne passant pas sur les touches, ne peuvent être jouées qu’à vide. Au XVIIe siècle, le théorbe était utilisé à la fois pour la basse continue et comme instrument soliste. Il servait aussi pour l’accompagnement du chant. Au XVIIIe siècle, en France, on utilisait surtout le théorbe d’accompagnement, instrument très imposant, dont le manche pouvait atteindre 2 m de long. |
théorbe de 1630
Le nom de chitarrone (théorbe romain) est généralement utilisé pour désigner les théorbes les plus graves et donc les plus longs.
Exemple de double chevillier
d’un théorbe ou d’un chitarrone
Le luth théorbé est une version réduite de théorbe, un peu plus grand que le luth, avec un double chevillier. Plus facile à tenir, il était utilisé au 17ème siècle comme instrument soliste.
Van der Helst – La musicienne
(luth théorbé)
https://youtu.be/eVabz8LneI4
La mandoline
La mandoline est un petit luth à caisse en forme de poire.
On distingue la mandoline napolitaine possédant 4 cordes doubles métalliques, jouées au plectre, et la mandoline milanaise possédant des cordes en boyaux jouées avec les doigts.
Tiepolo (1696-1770)
La joueuse de mandoline
C’est cette dernière qui a été utilisée par Vivaldi et d’autres compositeurs italiens du 18ème siècle.
https://youtu.be/T22GJNt1SbE
La mandore
La Mandore peut être considérée comme un instrument intermédiaire entre le luth et la mandoline.
https://youtu.be/i3fYbk7ybAo
L’angélique
L’angélique est un type de luth à manche long et à double chevillier, comme un théorbe, mais équipé de cordes simples accordées diatoniquement comme une harpe.
Angélique de 1754
(Musée tchèque de la musique -Prague)
https://youtu.be/qy58lW9CB1k
Le cistre
Le cistre est une sorte de luth à fond plat, à cordes doubles jouées soit avec les doigts, soit avec un plectre
Cistre de 1751
(Musée tchèque de la musique-Prague)
https://youtu.be/P3hniK094tw
La guitare
La guitare est apparue à la Renaissance.
La guitare baroque se distingue de la guitare moderne par un dos bombé, une forme plus allongée et une ouïe en forme de rosace. Elle était équipée de 4 à 5 cordes en soie ou en boyau, simples ou doubles (chœurs), réglées par des chevilles de bois ou d’ivoire.
Vermeer
La joueuse de guitare (1672)
https://youtu.be/nPJo5uMlV5w
La famille des violons
Le violon
Le violon baroque est un terme contemporain désignant le violon dans sa forme primitive depuis sa création au XVI siècle en Italie jusqu’à la fin du XVIII siècle, période à partir de laquelle l’instrument subit de profondes transformations. Ce terme est souvent opposé à celui de « violon moderne », ce dernier n’étant finalement que l’ultime évolution du précédent.
Le violon baroque est usuellement accordé par quintes sol, ré, la, mi (G3, D4, A4, E5), mais il peut également l’être en scordatura, technique que l’on trouve notamment dans le répertoire de compositeurs germaniques du XVII siècle.
La hauteur de diapason utilisée, quant à elle, est très variable en fonction de la période et de la région ciblée (de 390 à 460 Hz).
Les cordes sont manufacturées essentiellement en boyau de mouton (du fait du grand nombre de bêtes tuées pour l’alimentation), mais aussi en boyau de bœuf. Les cordes harmoniques s’obtiennent par torsion de boyaux préalablement nettoyés et débarrassés de toute impureté. Ils sont ensuite polis et huilés pour la conservation. La torsion permet de rendre la corde cylindrique et homogène.
Le manche, cloué sur le tasseau de la caisse et d’une longueur variable selon les luthiers, est généralement épais, afin de favoriser une bonne tenue de l’instrument, mais s’affine au fil des siècles pour faciliter les démanchés. La touche, originellement faite de buis ou d’érable, sera finalement fabriquée en ébène à partir des années 1660 afin d’en limiter l’usure par la sueur et les cordes filées en métal, ces dernières creusant un sillon induit par le frottement. Sa longueur augmentera au cours du XVIII siècle, permettant ainsi d’accroître l’ambitus de l’instrument. Le renversement du manche, originellement nul ou faible, s’accentuera pour les violons fabriqués à partir de la deuxième moitié du XVII siècle pour répondre à un besoin d’accroissement de la puissance sonore des instruments6. Bien que ce soit pas une généralité, beaucoup de volutes arborent des sculptures allégoriques représentant une tête humaine ou animale (« têtes de lion » chez Jakob Stainer). Il est intéressant de remarquer que certains luthiers faisaient faire les volutes par des sculpteurs, plus habiles qu’eux-mêmes dans cet art: par exemple, il est connu qu’un certain « Lafille » sculptait des volutes pour la plupart des grands luthiers parisiens du XVIII siècle.
Le chevalet est une pièce d’érable très ouvragée. Il fait le lien entre les cordes et la caisse, mais aussi entre les deux parties de la table.
Sa position sur la caisse de l’instrument a beaucoup évolué entre le XVI et le début du XVII siècle car elle est conditionnée à la présence d’une structure interne dans la caisse de l’instrument (âme et barre d’harmonie). Les instruments fabriqués au cours du XVI siècle en étant dépourvus, le chevalet était installé au plus près du cordier afin de produire un son relativement homogène entre les cordes les plus aiguës et les plus graves. De plus, une position basse du chevalet augmente la longueur vibrante de la corde, permettant ainsi d’avoir recours à une hauteur de diapason très grave (la : 390 Hz) . L’arrondi de la partie supportant les cordes s’est accentué au cours du XVI siècle, puis devint dissymétrique dans le but de privilégier un jeu monodique, et plus seulement polyphonique. Le dessin du chevalet varie selon les luthiers, les plus connus étant celles de Stradivari et de Guarneri..
C’est Stradivarius qui a fixé définitivement la forme actuelle, représentée par cette figure (fig. no 5).
La caisse est de forme et de longueur très variable. Les caisses des instruments fabriqués jusqu’au début du XVIII siècle présentent de manière générale de gros volumes, les voûtes étant très prononcées de manière à produire un son très ample et riche, mais au détriment d’une forte capacité de projection. La principale innovation technologique du violon par rapport aux instruments à cordes frottées du Moyen Âge (vièle, viola da braccio) est l’apparition d’une structure interne à la caisse de l’instrument, ceci afin d’en optimiser le timbre et d’en renforcer les registres aigus et graves. La présence d’une âme, pièce d’érable faisant le lien entre la table et le fond de l’instrument semble être attestée autour des années 1590 ; originellement de section carrée et située au centre de la caisse (ayant un rôle primitif de renfort pour contrer la pression des cordes sur la table d’harmonie), l’âme trouvera sa position définitive sous le pied droit du chevalet et avec une section ronde vers le milieu du XVII siècle. Marin Mersenne décrit en 1636 : « un petit bâton que l’on relève par l’ouye quand il est tombé », faisant clairement allusion à une âme amovible située de manière asymétrique, sous les cordes les plus aiguës de la viole. C’est à cette même époque que la barre d’harmonie, pièce d’érable longitudinale collée sous le pied gauche du chevalet, semble avoir été inventée. Il semble que les plus vieux instruments encore existants, notamment ceux fabriqués par Andrea Amati, fussent dépourvus de structure interne à l’origine.
L’archet baroque se présente sous la forme d’un arc, la mèche étant tendue par écrasement du pouce à l’origine, puis par le déplacement de la hausse (hausse coincée, crémaillère, la tension par ensemble vis/écrou commence à apparaître après 1700).
La pochette est un petit violon, utilisé en particulier par les maitres de danse pour s’accompagner.
Luthiers :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Luthier
https://en.wikipedia.org/wiki/Luthier
l ‘Alto
L’alto fait partie de la famille des instruments à cordes frottées. Il ressemble au violon, mais il est plus grand, plus épais, et plus grave. Sa gamme de fréquences fondamentales va de 128 Hz à 2 600 Hz.
( do2, sol2, ré3, la3 en clé d’ut 3.
Ses quatre cordes sont disposées de la façon suivante (de gauche (grave) à droite (aiguë): do, sol, ré, la (une octave au-dessus du violoncelle et une quinte en dessous du violon). Alors que les parties de violon sont écrites en clef de sol et celles pour violoncelle en clef de fa, d’ut 4e ligne ou encore de sol , les parties d’alto sont écrites en clef d’ut 3e ligne et de sol pour les aigus.
On l’appelait autrefois quinte de violon, taille ou haute-contre (dans des tessitures différentes). Il apparaît au XV e siècle avec des tailles de corps (hors manche) très variables, caractéristique qu’il a conservée puisqu’il peut varier encore de 38 à 45 cm — les altos de facture moderne mesurent le plus souvent de 41 à 42 cm.
La famille des violons a subi une standardisation au cours du XVIIe siècle pour ne compter que quatre membres (violon, alto, violoncelle et contrebasse). Autrefois elle en comptait six : violon piccolo (accordé une quarte au-dessus du violon actuel), violon soprano (violon connu dans sa forme actuelle), violon alto, violon ténor (une quarte en dessous de l’alto), violoncelle et contrebasse. Les violons piccolo et ténor ont disparu, et l’alto seul élément restant entre le violoncelle et le violon continue de faire de la résistance face à cette standardisation, ce qui peut expliquer que la taille d’un alto n’est pas fixée.
Si le violoncelle et le violon sont respectivement la basse et le dessus de la famille, l’alto, lui, couvre les tessitures intermédiaires (alto et ténor).
Taille de quelques altos (en cm)
Antonio & Girolamo Amati | Andrea Guarneri | Stradivarius | ||||
Longueur | 42,2 | 39,8 | 41,9 | 48,2 | 41,4 | 47,8 |
Largeur (partie supérieure) | 20 | 19,6 | 19,6 | 24,2 | 18,7 | 21,9 |
Largeur (partie inférieure) | 24,3 | 24,6 | 24,0 | 28,1 | 24,3 | 27,2 |
Commentaire | Henry IV | Primrose | Conte Vitale | Alto de 1664 | Medici Contralto Toscan |
Medici Ténor Toscan |
Le timbre de l’alto est différent de celui du violon. Il est plus chaud et rond dans les graves, très pénétrant et corsé à l’aigu. Il s’apparente au cor anglais lorsqu’il joue à l’aigu, alors qu’en sourdine, il ressemble plutôt à un basson dans le médium, ou au cor voilé. Ses rôles sont divers : il peut chanter des mélodies étincelantes et vibrantes à l’aigu ou à l’extrême aigu, s’unir aux bois ou aux cors pour compléter l’harmonie ou réaliser des accompagnements en tous genres (c’est là son emploi le plus fréquent), faire ce que l’on appelle des mouvements intérieurs pour donner de la vie à l’orchestration, jouer les basses…
violoncelle baroque
Le violoncelle est un instrument à cordes frottées (mises en vibration par l’action de l’archet) ou pincées (le pizzicato) de la famille des cordes frottées, qui compte aussi l’alto et la contrebasse. Il se joue assis et tenu entre les jambes ; il repose maintenant sur une pique escamotable, mais fut longtemps joué posé entre les jambes, sur les mollets ou sur la poitrine.
La contrebasse
La contrebasse est un instrument grave de la famille des instruments à cordes. Avant l’octobasse, la contrebasse est le plus grand (entre 1,60 m et 2,05 m) et l’un des plus graves instruments de cette famille. À la différence des autres instruments de la famille (violon, alto, violoncelle, octobasse), qui s’accordent en quintes, elle s’accorde aujourd’hui en quartes, essentiellement pour des raisons de facilité de doigté.
Plusieurs variantes historiques de la contrebasse sont encore jouées aujourd’hui, tels que le Violone, l’Octobasse, ainsi que les contrebasses montées avec trois cordes.
L’apparition de la contrebasse remonterait à 1620[réf. nécessaire], succédant au violone et à la contrebasse de viole, mais elle ne fut introduite dans l’orchestre qu’au milieu du xviie siècle. Initialement, elle doublait les parties des violoncelles à l’octave inférieure, puis elle s’émancipa, et les contrebasses obtinrent progressivement dans les orchestres leur propres partitions dans la période romantique.
Les essences de bois utilisées pour la construction des contrebasses sont variables, mais on retrouve généralement de l’épicéa pour la table, de l’érable, de l’ébène pour la touche. Certains contreplaqués sont parfois utilisés, généralement pour les instruments d’étude. On trouve aussi des contrebasses récentes en fibre de carbone
Elle possède généralement quatre cordes accordées en quartes (mi, la, ré et sol, du grave vers l’aigu). On peut trouver parfois une cinquième corde de do (école française), accordée une tierce sous le mi (soit une octave plus bas que la note la plus grave du violoncelle) ; ou encore un do à la quarte supérieure de la corde de sol (accord utilisé quelquefois dans le jazz). La tessiture de la contrebasse atteint alors 4 octaves, du do 0 au do 4. D’autres écoles préfèrent accorder cette 5e corde en si, pour des raisons de facilité des positions. Certains orchestres symphoniques rendent obligatoire l’usage de la contrebasse à 5 cordes. En effet, seule celle-ci permet d’avoir le registre le plus grave du 16 pieds (appelé ainsi par référence aux flûtes d’orgue produisant ce registre), indispensable pour jouer certaines partitions telles qu’elles sont écrites, sans avoir à transposer.
Avant le milieu du xxe siècle, les cordes de contrebasse étaient généralement faites de boyau, mais depuis ce temps, les cordes en métal ont largement remplacé les cordes en boyau, car elles tiennent mieux l’accord, et sont moins fragiles que ces dernières. De nos jours, l’usage des cordes en boyau est principalement restreint aux contrebassistes actifs dans les domaines de la musique baroque, du rockabilly, du blues traditionnel, du bluegrass et du jazz traditionnel.
La transition du boyau au métal a aussi influencé l’évolution de la technique de l’instrument, car les cordes en métal peuvent être plus proches de la touche que les cordes en boyau, ce qui les rend plus faciles à jouer. De plus, elles peuvent être jouées dans des positions plus hautes sur les cordes graves, sans sacrifice au niveau de la sonorité. La méthode classique de contrebasse du XIX siècle de Franz Simandl n’utilise pas la corde de mi grave dans les positions les plus hautes, car avec les cordes en boyau à une grande distance de la touche, le son n’était pas clair dans ces positions aiguës. Cependant, avec les cordes en métal modernes, les contrebassistes peuvent jouer avec un son clair dans les positions aiguës sur les cordes graves de mi et de la.
Il existe deux types d’archet pour la contrebasse. L’archet français est semblable aux archets des autres instruments de la famille du violon (violon, alto et violoncelle) et se tient de la même façon : l’instrumentiste place le bout du pouce dans le creux du talon et le bout des autres doigts sur la baguette. L’archet allemand est moins long, et il est tenu d’une façon différente, rappelant l’archet de la basse de viole : le musicien place le pouce sur la baguette et ses autres doigts empoignent le talon. L’archet allemand est beaucoup plus ancien que l’archet français, peu utilisé avant les années 1800, avant son adoption par le virtuose italien Giovanni Bottesini. La plupart des archets sont taillés et fabriqués dans un bois du Brésil, le pernambouc. La couleur varie du marron clair au noir.
Archet à l’allemande.
Les contrebasses, au nombre de huit, forment le cinquième pupitre des cordes frottées de l’orchestre symphonique.
Dans l’orchestre de chambre, la contrebasse fait partie du quintette des cordes frottées.
Instruments à clavier
Le clavecin
Un clavecin est un instrument de musique à cordes pourvu d’un ou plusieurs claviers dont chacune des cordes est «pincée» par un système appelé sautereau.
La taille du bec est l’art du facteur, ainsi que les divers réglages, assez complexes. Il est de tradition de dater et signer le premier sautereau du jeu principal.
Le corps du sautereau est souvent en poirier, ou en hêtre dans les clavecins historiques. Dans les petits instruments, afin d’atteindre le poids idéal (5 grammes), ils peuvent être lestés. Dans le clavecin brisé de Jean Marius (1700), les sautereaux sont si courts que la matière est un alliage d’argent. Les clavecins « modernes » introduits au XXe siècle utilisent aussi des sautereaux en d’autres matières, telles que plastique ou métal.
La languette est en houx. C’est un bois non fendif permettant l’introduction du bec en forme de coin. Le bec est en plume (préférentiellement de corbeau), en peau de buffle (cuir assoupli), et en cuir durci dans les instruments construits au cours du xxe siècle.
Dans les instruments manufacturés ou copies modernes, le sautereau peut être en matière plastique et le bec en polyoxyméthylène (Delrin, Celcon etc.) ou en fibre de carbone.
Dans les instruments « modernes » une vis peut permettre de régler l’engagement du bec sous la corde en tête du sautereau, ce qui évite de changer le bec, mais ne permet pas d’avoir toute la rangée de becs de longueur régulière. Parfois une seconde vis est placée dans le pied du sautereau ; cette vis a l’avantage d’augmenter le poids du sautereau, mais elle modifie de nombreux paramètres, dont la garde, l’égrènement des jeux, l’efficacité des étouffoirs et l’enfoncement (si butée du sautereau contre le chapiteau).
Les étouffoirs sont simplement enfilés par coincement dans une fente verticale aménagée dans la tête du corps du sautereau, ce qui permet un réglage par déplacement. Le réglage des étouffoirs joue un rôle considérable dans les instruments pratiquant la butée des sautereaux contre la barre de chapiteau. Un réglage inégal peut perturber le sentiment que l’on a du parcours du plectre.
En revanche, dans les instruments où la course du clavier est limitée par une barre placée en dessous de la touche, l’enfoncement sera réglé de fait, et le dérèglement des étouffoirs ne viendra pas perturber la perception du jeu musical, même si celle-ci sera moins subtile. Le chapiteau joue alors un rôle secondaire, évitant simplement que le sautereau sorte des registres.
Contrairement à ce qu’on peut souvent lire ou entendre, le clavecin n’est pas l’ancêtre du piano. car le mécanisme de ce dernier (avec cordes frappées).
Instruments spécifiques de la musique européenne, les clavecins ont connu leur apogée et suscité un très large répertoire au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, avant de connaître une longue éclipse pendant tout le XIXe siècle. Ils ont retrouvé la faveur des musiciens et du public de façon progressive depuis le début du XXe siècle.
Comme pour l’orgue, la puissance des sons émis ne dépend pas de la force avec laquelle le claveciniste frappe les touches ; c’est la présence de registres affectés à chacun des claviers qui permet de varier les timbres. Pendant toute la période « baroque », le clavecin a été l’un des instruments privilégiés de l’écriture en contrepoint, et de la réalisation de la basse continue. Mais ses possibilités expressives se sont révélées moins appropriées au style du classicisme naissant, et surtout, par la suite, à la sensibilité du romantisme : les compositeurs lui ont préféré le piano-forte, puis le piano, nouvellement inventés. C’est à l’occasion de la redécouverte de la musique ancienne que le clavecin a connu son actuel renouveau.
Le grand clavecin a la forme d’une harpe disposée horizontalement. Cette forme est proche de celle d’un triangle rectangle dont l’hypoténuse serait concave. Le ou les claviers sont placés sur le petit côté de l’angle droit. Les cordes sont disposées horizontalement, dans une direction perpendiculaire au(x) clavier(s).
L’instrument mesure environ de 2 à 2,5 mètres de long sur un mètre de large. Son étendue couvre ordinairement de 4 octaves et demie à cinq octaves et n’a jamais été normalisée. La structure est en bois : contrairement au piano, le clavecin à l’ancienne ne comporte pas de cadre métallique ; léger, il peut aisément être déplacé par deux personnes.
La caisse
La caisse (ou coffre) constitue la structure principale du clavecin et définit sa forme extérieure et son volume. Elle est indépendante du piètement sur lequel elle repose.
C’est un volume presque entièrement clos, en bois, qui joue le rôle de caisse de résonance. Elle est construite autour d’une pièce de bois massive (généralement en chêne), disposée parallèlement au(x) clavier(s) : le sommier. À gauche (notes graves), la paroi (l’échine) est rectiligne. À droite (notes aiguës) elle est concave, c’est l’éclisse courbe qui rejoint l’échine par une queue (ou pointe) rectiligne ou convexe. Une paroi rectangulaire (la joue) la prolonge à droite des claviers. Des éléments internes en bois (barres de fond, arcs-boutants, équerres, renforts divers) rigidifient la caisse pour contrer la tension importante exercée par les cordes et éviter toute déformation ; leur agencement varie selon les différentes traditions de facture. La caisse est fermée vers le bas par le « fond ».
À la partie supérieure, sous les cordes, se trouve la table d’harmonie, qui couvre presque en totalité la surface de l’instrument.
Un couvercle rabattable, articulé à l’échine, permet de refermer celui-ci quand il est inutilisé afin de protéger de la poussière et des chocs : les cordes et la table d’harmonie. Le couvercle joue aussi un rôle important quand il est ouvert, par la réflexion du son vers l’horizontale. Il peut être d’une seule pièce, ou, beaucoup plus fréquemment, en deux parties articulées. Il est maintenu en position ouverte par une béquille, simple baguette de bois non fixée à l’instrument. Par ailleurs, un panneau amovible (le portillon), peut venir enfermer par l’avant l’espace des claviers.
Caisse d’une copie de Pascal Taskin en cours de construction
Les cordes
Les cordes consistent en un simple fil métallique de faible diamètre et, contrairement à celles du piano, elles ne sont pas « filées ». Elles peuvent être en fer, en laiton, en cuivre ou en bronze, et sont disposées dans le sens de la plus grande longueur, du clavier vers la pointe.
Vers la pointe, chacune d’elles est fixée à une pointe d’accroche située près de l’éclisse courbe. Près du clavier, chacune s’enroule sur une cheville d’accord qui permet de régler finement la tension, donc la hauteur du son émis. Entre ces deux points fixes, chaque corde enjambe deux pièces de bois dur : sillet (fixé sur le sommier), et chevalet, (collé sur la table d’harmonie). Sur le sillet comme sur le chevalet, la corde est guidée par des pointes métalliques qui permettent de fixer précisément sa position. La longueur utile ainsi établie entre pointe de sillet et pointe de chevalet détermine la hauteur du son émis.
À chaque note, correspondent une ou plusieurs cordes, groupées en nappes imbriquées ou superposées au-dessus de la table d’harmonie : l’ensemble des cordes d’une même nappe constitue un « rang » ou « jeu » et peut posséder un sillet et/ou un chevalet particulier. Selon la disposition de l’instrument, les sillets et chevalets peuvent donc être uniques ou multiples.
Chaque sillet est rectiligne ou presque ; la longueur des cordes croît de la droite vers la gauche – c’est-à-dire de l’aigu vers le grave – déterminant la forme du chevalet et, grossièrement, celle de l’instrument. Si elles étaient toutes de même diamètre et de même matière, une étendue (usuelle) de 5 octaves impliquerait une longueur excessive de la corde la plus grave. Pour l’éviter, on fait varier leur diamètre (de 0,18 mm pour les plus aiguës, à 0,65 mm pour les plus graves, chiffres indicatifs), ainsi, éventuellement, que leur matière (fer pour l’aigu, bronze pour l’intermédiaire, cuivre pour le grave).
Du fait de ces corrections, plus importantes vers les graves, le chevalet à une forme en S ou en équerre, voire en plusieurs sections. et non celle d’une courbe exponentielle.
On appelle « module » (anglais : scale, allemand : Mensur) la longueur utile (entre sillet et chevalet) de la corde correspondant au Do au-dessus du milieu du clavier. Le module est considéré comme court autour de 25–28 cm et comme long autour de 32–36 cm5 ; le module détermine généralement la matière des cordes : cuivre ou bronze pour un module court, fer pour un module long
La table d’harmonie
Les vibrations des cordes sont transmises à la table d’harmonie, laquelle joue un rôle d’amplificateur, et qui consiste en une lame de bois très fibreux, très mince (entre 2,2 mm et 4,2 mm, chiffres indicatifs), occupant presque toute la surface de l’instrument. Cette transmission se fait par l’intermédiaire du chevalet, pièce de bois dur qui est collée sur la table d’harmonie et sur laquelle sont tendues les cordes. La cavité de la caisse sert de résonateur.
La table d’harmonie est renforcée (par en dessous, donc de façon invisible) par des barres de bois qui la raidissent partiellement. Le barrage joue de façon déterminante sur la qualité du son, et sa disposition exacte était un secret de fabrication jalousement gardé par les facteurs. Il diffère selon les écoles de facture et la disposition de l’instrument.
La table d’harmonie est ordinairement percée d’une ouïe dans son angle droit ; l’orifice généralement circulaire est alors muni d’une rosace ouvragée en parchemin, ou dégagée dans le bois, à motif géométrique (clavecins italiens), ou en étain doré, souvent ornée d’un ange musicien (clavecins flamands et français) : dans ce dernier cas, elle porte la marque du facteur. Cette ouïe n’est pas indispensable mais joue aussi sur le son, permet d’équilibrer l’hygrométrie et d’éviter un couplage avec le fond.
Dans les clavecins de tradition flamande ou française, la table d’harmonie – de même que le plaquage de sommier qui semble la prolonger vers le clavier -, est très généralement décorée de motifs floraux, d’insectes, d’oiseaux, etc., ce alors que les Italiens et les Anglais préfèrent le bois brut. La table n’est pas vernie.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84362310.item
http://www.jpbaconnet.fr/Hemsch/table_harmonie.htm
Le(s) clavier(s)
Le clavecin possède un ou deux claviers, voire trois, de manière très exceptionnelle9. Leur étendue n’est pas normalisée, elle est inférieure à celle du piano et varie généralement entre 4,5 et 5 octaves, soit de 56 à 61 notes : souvent de Fa0 à Fa5 (anglais/allemand : FF à f »’, américain : F1 à F6). N.B. le la3 correspond au diapason, 440 Hz (classique) ou 415 Hz voire 392 Hz (baroque) ; le do4 définit le module des cordes.
Le clavier supérieur, s’il existe, est en retrait par rapport au clavier principal et peut, selon la disposition, s’accoupler comme dans l’orgue, au clavier inférieur (ou clavier principal).
L’image classique du clavier de clavecin est celle de couleurs inversées par rapport à celui du piano. Ceci est surtout vrai pour les clavecins de tradition française, et l’est beaucoup moins pour les autres traditions de facture. En revanche, les touches sont moins longues que celles d’un piano et leur partie frontale est généralement ornée d’arcades plus ou moins travaillées (voir photo).
La présence de plusieurs claviers rend le clavecin particulièrement adapté à la musique ancienne où le contrepoint est important : chaque main peut jouer sur un clavier différent sa propre ligne mélodique indépendante. Elle permet aussi de jouer sur les oppositions de timbre entre les différentes sections d’une même pièce.
Le mécanisme
L’élément principal du mécanisme du clavecin est une lamelle de bois dur appelée sautereau qui se présente verticalement au-dessus de la partie arrière (cachée) de la touche.
Il est maintenu dans cette position par les registres disposés horizontalement et parallèlement au(x) clavier(s). Les registres sont généralement au nombre de deux par rang de sautereaux : celui du bas est fixe ; celui du haut est mobile et peut se déplacer latéralement de quelques millimètres, permettant de mettre en action ou non le rang de sautereaux correspondant. Dans les instruments les plus simples, ne possédant qu’un rang de sautereaux, il n’y a pas de registre mobile (l’unique jeu de sautereaux étant toujours actif). Les registres sont percés d’orifices rectangulaires, éventuellement garnis d’une basane, au travers desquels le sautereau peut coulisser librement, mais avec un jeu très ajusté, de bas en haut.
La touche constitue un levier : lorsque le claveciniste appuie sur son extrémité, l’autre extrémité se soulève et fait monter le sautereau muni d’un bec qui va « pincer » la corde correspondante.
À l’extrémité supérieure du sautereau se trouve une petite languette de bois dur articulée de façon élastique (ressort en soie de sanglier) sur le sautereau et munie du « bec » ou « plectre » (en plume de corbeau, en cuir ou en plastique) qui soulève la corde. Lorsque le sautereau continue à s’élever, le bec se courbe progressivement puis finit par « lâcher » la corde ainsi mise en vibration. Le chapiteau, barre de bois placée horizontalement au-dessus des rangées de sautereaux, limite leur déplacement vertical.
L’épinette
Le premier exemple connu de cet instrument date du 15° siècle (1493). C’est un petit clavecin portable à un registre 8′ (4 octaves 1/2). En Italie, c’est la « spinetta ».
L’épinette peut-être de formes diverses : triangulaire, rectangulaire, pentagonale.
l’épinette était plus pratiquée en France, en Italie, et en Allemagne entre le XVe et le XVIIIe siècles.
Épinette en aile d’oiseau
Le clavicorde
Le clavicorde est un instrument de musique qui remonte au tympanon médiéval. Il est le prédécesseur du piano-forte, qui lui-même engendra le piano moderne. Le plan s’apparente à celui du virginal.
Instrument à corde frappée et à clavier.Le clavicorde n’est pas très puissant et est pour cela surtout utilisé comme instrument d’étude. Il était très prisé par J.S. Bach.
- C’est à partir des premières années du XVIIIe siècle que le clavicorde semble avoir cessé de jouer un rôle dans la vie musicale française.
Doté d’une sonorité tendre et très intime. Cet instrument semble avoir eu beaucoup d’importance et beaucoup de succès, comme nous l’avons signalé plus haut, d’une part en tant qu’instrument destiné à l’enseignement, d’autre part, en tant qu’instrument solo, grâce à ses grandes qualités expressives. Et même si, pour restituer les œuvres anciennes, nous faisons aujourd’hui le plus souvent recours au clavecin, il ne faut pas oublier que la présence du clavicorde était loin d’être négligeable sur la scène musicale et dans la pratique des œuvres pour clavier, dans une période qui s’étend entre le XVe siècle et la première moitié du XVIIIe siècle.
Le clavicorde est un instrument d’une grande simplicité. Il n’a aucuns leviers, aucuns marteaux, aucuns arrêts, aucunes pédales : en fait, aucune aide mécanique à la variété de tonalité ; et à propos de la tonalité, il y’en a si peu, qu’il se compare mieux en terme de couleur et de puissance, au ronflement des abeilles qu’au plus sensible parmi des instruments. Mais il possède une âme, ou semble plutôt avoir un, parce que sous les doigts d’un certain instrumentiste doué, il reflète chaque nuance du sentiment du joueur comme un fidèle miroir.
Clavicorde lié dit de ″Lepante″, anonyme, Italie, 16e siècle. 1 http://www.citedelamusique.fr . 1 Clavicorde libre, Allemagne, Friederich, Christian, Gottfried, 1773. 2 http://www.citedelamusique.fr . 2
L’orgue
Nous avons vu apparaître le premier type connu d’orgue, appelé hydraule.
Nous avons ensuite vu apparaître au Moyen-âge l’orgue portatif et l’orgue positif.
Nous avons découvert le grand orgue dans le chapitre de la Renaissance et nous avons examiné à cette occasion le principe de son mécanisme, de ses tuyaux et de ses jeux.
Au 14ème siècle, on introduisit le pédalier et les jeux d’anches.
Au 15ème siècle, on augmenta l’étendue de l’instrument jusqu’à 4 octaves et on introduisit les premiers registres. On voit apparaitre des orgues de 2000 tuyaux à 3 claviers et pédalier.
Au 16ème siècle des jeux nouveaux apparaissent (jeux bouchés).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l%27orgue#Période_baroque_(XVIIe_-_XVIIIe_siècles)
Evolution à l’époque baroque :
La facture de l’orgue à transmission mécanique atteint son apogée, en France et dans les pays germaniques pendant les 17ème et 18ème siècles.
Apparaissent alors de nouveaux claviers : D’abord un 4ème clavier appelé écho, (sorte de positif interne), puis un 5ème clavier appelé « bombarde » correspondant à une batterie d’anches qui vient renforcer le grand-jeu de l’orgue.
Instruments à vents
Les bois
Les Flûtes à bec
La flûte à bec est un instrument à vent de la famille des bois. Comme nombre d’autres instruments, cette flûte se décline en plusieurs tailles. La nomenclature moderne comprend dans l’ordre décroissant (du plus aigu au plus grave) : exilent, sopranino, soprano, alto, ténor, basse, grande-basse, contrebasse et soubasse. Cette nomenclature est loin de refléter la variété des différents accords qui ont été utilisés au cours des siècles et illustre plutôt la conception moderne de l’ensemble de flûte, assez éloignée des ensembles « historiques ».
La famille se décline aujourd’hui en instruments en do et en fa :
- exilent, également appelée sopraninino ou garklein (do) ;
- sopranino (fa) (notée une octave en dessous) ;
- soprano (do) (notée une octave en dessous) ;
- alto (fa) ;
- ténor (do) ;
- basse, dite « la tour » (fa) (notée en clef de fa une octave en dessous) ;
- grande basse dite « la grande tour » (do) ;
- contrebasse (fa) ;
- soubasse (do) ;
- sous-soucontrebasse (fa).
La Flûte traversière
La flûte traversière baroque, dite flûte allemande ou traverso, est une flûte en usage en Europe au XVIIè siècle et au XVIIIè siècle .
La flûte traversière baroque comporte généralement 7 trous dont le dernier fermé par une clef. Elle évoluera plus tard avec des trous supplémentaires équipés d’autant de clefs.
La flûte traversière a été introduite dans l’orchestre au 17ème siècle par Lully, puis fut employée comme instrument solo au 18ème siècle, en particulier par Vivaldi (concertos) et JS Bach (sonates).
Dans la famille des flûtes, la plus aigue est la flûte piccolo ou « petite flûte », à peu près 3 fois plus petite que la flute traversière normale. Le piccolo a été utilisé en solo par Vivaldi dans des concertos.
Puis Johann Joachim Quantz (1697-1773), flûtiste et compositeur, ajoute à la flûte une seconde clé. Il fabrique lui-même cet instrument pour lequel il écrit un «Essai d’une méthode pour apprendre à jouer de la flûte traversière».
Par la suite la flûte évolue encore par l’ajout d’autres clés (jusqu’à 8 au début du 19ème siècle).
Outre la flute traversière, ou grande flûte en ut, qui couvre 3 octaves, on trouve aussi à cette époque la flute piccolo
ou petite flûte en ut, deux fois plus courte, et plus aigue d’une octave. Celle-ci est utilisée en particulier par Beethoven dans ses 5ème et 6ème symphonies.
Le hautbois
Le hautbois est un instrument de musique à vent de la famille des bois, de perce conique et dont le son est créé par la vibration d’une anche double au passage du souffle ,équipé de 2 ou 3 clefs. (celles-ci deviendront plus nombreuses par la suite).. Son timbre peut être puissant et sonore ou doux et charmeur, clair ou plein de rondeur et de chaleur. Le joueur de cet instrument est un hautboïste.
Il prend de l’importance et devient un instrument soliste au début du 18ème siècle avec, entre autres, des sonates et des concertos pour hautbois écrits par
L’œuvre la plus célèbre du répertoire pour hautbois baroque est probablement le Concerto en ré mineur d’Alessandro Marcello longtemps attribué à son frère Benedetto, dont Johann Sebastian Bach a réalisé une transcription pour clavier.
Hautbois d’amour
Le hautbois d’amour (« l’oboe d’amore »1) est un instrument de musique à vent de la famille des bois, à anche double et de perce conique.
Utilisé en musique de chambre, musique concertante, orchestre symphonique, plus rarement en orchestre d’harmonie, le hautbois d’amour a une sonorité douce et envoûtante, à la manière des sopranistes, d’où son qualificatif d’amour
pour sa tendresse un peu mélancolique qui se marie bien avec la musique à caractère pastoral.
Plus grand que le hautbois, le hautbois d’amour est en la (joue une tierce mineur en dessous) et à le pavillon en forme de poire; sa tessiture est du sol(2) → mi(5).
Tessiture entendue du hautbois d’amour
Son épanouissement se fait surtout en Allemagne durant la première moitié du xviiie siècle. Sa première utilisation référencée sous le nom « hautbois d’amour » est la cantate en ré mineur Wie wunderbar ist Gottes Güt de Christoph Graupner (1717). Les compositeurs baroques lui consacrent de véritables chefs-d’œuvre, particulièrement Jean-Sébastien Bach et Georg Philipp Telemann dans leurs concertos (originaux ou sous forme d’arrangements) mais aussi dans leurs cantates, messes et oratorios. En effet, Bach les a utilisés (pour Messe en si mineur, Magnificat, Oratorio de Noël) pour ainsi varier les timbres
Le cor anglais
Le cor anglais est un instrument de la famille des bois, à anche double et de perce conique. C’est un hautbois, mais il est une quinte inférieure (c’est l’alto de la famille). Son pavillon est piriforme (en forme de poire) et son anche est reliée au corps du haut par un tube conique et courbe appelé bocal.
Le basson
Le basson baroque est un instrument à vent de la famille des bois à anche double ,qui apparaît à la fin du xvie siècle en Italie sous le nom de fagotto. Ancêtre du basson moderne, il possède une sonorité riche et timbrée. Il est hérité de la douçaine que nous avons rencontrée à la Renaissance. Son répertoire couvre plus d’un siècle de musique, allant du solo jusqu’à l’orchestre en passant par des formations de musique de
chambre atypiques.
C’est un instrument agréable à jouer dont les sons sont « très doux, très gracieux et très tendres »
Description d’un basson
D’une hauteur d’environ 1,30 m, il est formé d’un long tuyau de perce conique de près de 2,50 m de longueur en bois précieux (principalement l’érable ou le palissandre), replié sur lui-même, que l’instrumentiste, appelé bassoniste, tient sur son côté droit. Le bonnet (6) est orienté vers le haut, la grande branche (5) et la petite branche (3) sont reliées entre elles par la culasse (4) en forme de U très serré. L’anche double (1) est fixée au bout d’un tube métallique de 30 cm, également conique et en forme de point d’interrogation, appelée bocal (2).
C’est au cours duXVIIIème siècle que le rôle de soliste du basson est important. De nombreuses sonates et concertos sont écrits à cette époque. Antonio Vivaldi par exemple, lui consacre trente-sept concertos de la plus riche inventivité (plus deux qui restent incomplets). Durant cette période, le basson évolue peu. Le clétage n’est pas encore inventé mais on commence à réfléchir à son évolution et à imposer la main droite en bas et la main gauche en haut, laissé jusqu’ici au choix du musicien.
La clarinette
La clarinette est un instrument à anche simple. Elle a été créée en 1690 à partir du chalumeau lui-même hérité du moyen-âge.
Le chalumeau
Le chalumeau est un bois à anche simple. C’est l’ancêtre de l’actuelle clarinette. Il s’est développé en Europe au cours du 17ème siècle. L’illustration représente un chalumeau soprano. Le terme de chalumeau désigne aujourd’hui le registre grave de la clarinette, et un jeu d’orgue à anche au son doux.
Elle se caractérise par une perce cylindrique, contrairement au hautbois ou au saxophone qui ont une perce conique.
D’abord utilisée à l’époque baroque par Vivaldi et Rameau , la clarinette s’est surtout développée à partir de la période classique, en particulier avec l’école de Mannheim qui l’introduit dans l’orchestre. Elle y deviendra un membre à part entière avec Beethoven.
Mozart contribua à son évolution en finançant son ami Anton Stadler, franc-maçon comme lui et célèbre virtuose, qui développa la clarinette- basset. C’est pour lui que Mozart écrivit le quintette avec clarinette K581 et le trio avec alto et piano K498, ainsi que le célèbre concerto pour clarinette K622.
Historique :
En 1690, J.C. Denner perfectionne le chalumeau en créant un bec muni d’une anche fabriquée séparément et fixée par une ficelle, et en ajoutant 2 clés tout en haut de l’instrument.
Le terme «clarinette» apparait en 1710 avec son fils Jakob qui allongea le tube et modifia les clés, créant ainsi la clarinette baroque à 2 clés, accordée en ré comme la trompette, utilisée entre autres par Haendel et Vivaldi.
Les clarinettes accordées plus bas en sib et en la, apparaissent plus tard dans l’orchestre de Mannheim.
Plus tard, Stadler a prolongé l’étendue de la clarinette en la vers le grave, créant ainsi la clarinette de basset.
Des clarinettes à 5 clés apparaissent en Angleterre en 1770.
La très large famille des clarinettes comprend, entre autres :
La clarinette soprano en sib qui joue un ton plus bas que les notes écrites, ou en la qui joue une tierce mineure plus bas que la note écrite. C’est la plus couramment pratiquée.
La clarinette de basset inventée par Anton Stadler, est une clarinette en la, étendue d’une tierce vers les graves.
Le cor de basset, qui est bien une clarinette et non un cor, inventé par Anton et Johan Mayrhofer, accordé en fa, joue une quinte juste, au-dessous des notes écrites. La note la plus grave est le do2 écrit (soit fa1 réel).
La clarinette alto, inventée en 1810 par Ivan Müller, accordée en mib, ressemble au cor de basset, en plus court. La note la plus grave est le mi écrit (soit sol réel).
Les Cuivres
La trompette
Une trompette naturelle est un instrument de musique à vent de la famille des cuivres. Les trompettes naturelles sont dépourvues de pistons, de coulisse ou de trous correctifs, ce qui rend la longueur de la colonne d’air invariable et permet ainsi de ne disposer que des sons pouvant être émis par une colonne d’air fixe, appelés partiels
La trompette baroque, dépourvue de pistons, n’émet que les harmoniques naturelles d’un son fondamental, obtenues par pression plus ou moins forte des lèvres. Ces harmoniques sont plus nombreuses dans les aigus ce qui explique que les compositeurs baroques aient utilisé la trompette surtout dans le registre aigu, appelé clarino.
En pratique, la dénomination de « trompette naturelle » est souvent utilisée comme synonyme de trompette baroque, une trompette naturelle utilisée entre le XVIe et le XVIIIe siècle. De nombreux compositeurs de l’époque baroque ont fait appel à celle-ci dans leurs compositions, dont Antonio Vivaldi, Georg Philipp Telemann, Georg Friedrich Haendel ou Jean-Sébastien Bach.
La différence entre la trompette moderne et son ancêtre baroque est assez flagrante.
Cette dernière émet une sonorité nettement chatoyante et riche, mais aussi plus veloutée et plus douce que sa version actuelle à pistons ou à palettes.
En revanche, le contrôle permanent exigé de l’instrumentiste pour la justesse rend la virtuosité plus difficile à atteindre.
Le trombone
Le trombone, hérité de la sacqueboute, est, comme la trompette, un instrument à embouchure. Sa coulisse, faisant varier la longueur de tuyau et donc le son fondamental de l’instrument, permet de jouer une plus large gamme de notes. Pendant la période baroque, il est surtout utilisé pour donner plus de magnificence aux voix en les doublant. Il n’intègrera véritablement l’orchestre que pendant la période classique.
Baroque trombones. Detail from from Praetorius’ Syntagma Musicum (1620).
Les cornets à bouquin
A l’origine taillé dans une corne animale, le cornet à bouquin (ou « cornetto ») s’est perfectionné depuis le XIVe jusqu’au XVIIe siècle.
Construit en deux moitiés de bois recouvertes de cuir pour le rendre plus étanche, il donne toutes les notes de la gamme grâce à des trous (comme la flûte ou le hautbois) mais son embouchure (bouquin) en bois, corne ou ivoire, le classe parmi la famille des cuivres. Il en existait de différentes tailles qui formaient une famille complète.
Le cornet muet est quand à lui droit et son embouchure intégrée dans le corps de l’instrument, et sa sonorité est plus douce.
Comme la sacqueboute, le cornet à bouquin a connu sa période faste à Venise au XVIe siècle. Il a été peu à peu abandonné dès la deuxième moitié du XVIIe siècle.
Le cor
Comme la trompette, le cor baroque, démuni de pistons, ne peut émettre qu’un son fondamental et ses harmoniques naturels.
Le cor a été introduit comme instrument d’harmonie à l’orchestre de l’opéra de Paris par Lully à la fin du 17ème siècle. Il ne deviendra instrument soliste que plus tard, à la période classique.
Le cor de chasse, également appelé corno da caccia ou cor baroque, est un instrument de musique de la famille des cuivres. Ancêtre du cor naturel, lui-même à l’origine du cor moderne, il s’agit de la première apparition du cor dans sa configuration moderne circulaire, qui soit exploitable musicalement.
Le cor de chasse se présente un peu comme une trompe de chasse. Le nombre de tours varie suivant la tonalité de l’instrument. On note également l’absence de coulisse d’accord. Certains cors baroques sont munis de petites rallonges, précurseurs des tons sur les futurs cors naturels.
Le répertoire du cor baroque est très riche, bien qu’il s’agisse d’un instrument nouveau pour l’époque. Il fut souvent employé comme soliste dans le registre aigu, registre clarino, à l’instar des trompettes. Contrairement à ce que l’on peut croire Bach a beaucoup écrit pour le cor baroque (sans compter les partitions où l’indication « clarino », qualifiant un registre aigu, peut aussi bien désigner un cor qu’une trompette). Par exemple, sur le manuscrit du premier concerto brandebourgeois, on peut lire : « concerto a 2 corni di caccia », littéralement « concerto pour deux cors de chasse ».
Percussions
Les timbales
les timbales sont devenues un instrument de base de l’orchestre classique au XVIIe siècle.
Elles sont constituées d’un fût en cuivre couvert d’une peau.
Leur principale caractéristique est la possibilité d’être accordées, en augmentant ou diminuant la tension de la peau à l’aide de clefs.
Les Hessische Barockpauken ™ (timbales baroques de Hesse) sont des copies soigneusement mesurées de tambours baroques réels datant d’environ 1700 – provenant de l’État de Hesse, qui comprend Darmstadt, en Allemagne. Ces instruments sont historiquement appropriés pour la musique de Bach, Haendel et d’autres compositeurs de l’époque baroque.
Le tambourin
Le tambourin provençal, toujours associé au galoubet, est à l’origine de la danse rapide et rythmée de même nom employée en particulier par Rameau dans sa musique pour clavecin.
Le tambourin faisait partie des instruments rustiques très prisés à l’époque baroque où la musique « pastorale » était très à la mode.
Le tambour
A l’époque baroque, le tambour rythmait la marche de l’infanterie. Pour que le son porte loin, il avait un fût en bois beaucoup plus grand que celui de l’instrument actuel, recouvert de peau animale.
Frappées à l’aide des doigts ou de baguettes prévues à cet effet. La vibration ainsi obtenue est amplifiée par le fût qui fait office de caisse de résonance, parfois modifiée par un timbre en acier ou en boyau naturel ou synthétique.