L’époque baroque (1600 -1750) II

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La suite (de danses)  ou partita :

À l’époque baroque, la suite était assez précisément définie, avec des pièces unifiées par tonalité et était constituée de danses parfois précédées par un prélude ou une ouverture. Elle était également connue sous l’appellation « suite de danses », « ordre » (terme privilégié par François Couperin et quelques autres) ou « partita » (surtout en Allemagne), parfois même « sonate ». Au XVIII siècle, le terme « ouverture » peut faire référence à la suite entière, comme dans les suites orchestrales de Jean-Sébastien Bach.

La suite (ou partita) est dérivée de la sonate de chambre qui comportait elle-même plusieurs mouvements de danses.

La suite pour clavecin est particulièrement en vogue pendant toute la période baroque, mais elle est également très présente  pour ensembles d’instruments. Elle passera de mode après la période baroque.

Exemple de structure d’une suite

Partita n° 5 BWV829 de J.S. Bach

1)   Prélude

2)   Allemande

3)   Courante

4)   Sarabande

5)   Menuet

6)   Passepied

7)   Gigue

 

 

CouperinRameauHaendelJS Bach, … ont écrit de nombreuses suites et partitas.

 

 

La suite est composée d’une succession de danses, alternant mouvements vifs et mouvements lents.

 

Elle peut débuter avec un prélude.Chaque mouvement de danse est généralement très simple, construit sur un seul thème.

Les  danses  rencontrées le plus fréquemment (mais pas systématiquement) dans la suite sont  l’allemande, la courante, la sarabande , le menuet,  la gigue, auxquelles peuvent s’ajouter d’autres  danses décrites ci-après :

Allemande :

C’est souvent le premier mouvement de la suite, après le prélude. Issue d’une danse du 16ème siècle, c’est un mouvement  à 4 temps généralement peu dansant.

 

Bourrée :

Danse à 2 ou 3 temps, originaire du centre de la France. Son rythme est 2croches/une noire à 2 temps ou 3 noires à 3 temps, avec 2ème et 3ème temps syncopés.

(1m 42 secondes la bourrée )

 

Courante :

Danse glissée à 3 temps (3/2 ou  6/4 pour la française, 3/4 ou 3/8 plus rapide pour l’italienne) comprenant 2 parties avec reprise. C’était la danse préférée de Louis XIV (avec le menuet).

Dans les suites, la courante vient souvent juste après l’Allemande.

( Courante 7:51 )

 

Gavotte :

Danse glissée à 2 temps (2/2) souvent précédée d’une sarabande.

 

Gigue :

Danse à 4 temps d’origine écossaise, la gigue est généralement jouée en dernier dans les suites. Elle est souvent composée en imitation.

 

 

Loure :

Danse lente en 6/8, apparentée à la bourrée, avec une forte accentuation du premier temps. (D’où le terme lourer utilisé encore par les musiciens). Elle tient son nom de l’instrument de la famille des cornemuses qui l’accompagnait à l’origine.

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Loure (instrument) — Wikipédia

( Loure 6:11 )

 

Menuet :

Danse à 3 temps, originaire du Poitou. C’était une des danses préférées de Louis XIV.  Le menuet est une danse de suite, mais il a aussi été utilisé par Lully dans ses opéras, et il perdurera dans les sonates et symphonies classiques dont il constituera un mouvement.

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Louis XIV dansant le menuet

 

( Menuet 5:34 )

 

Musette :

La musette est une danse champêtre à 3 temps, qui doit son nom à l’instrument de la famille des cornemuses. Elle est à trois voix, l’une faisant office de bourdon, les 2 autres chantant en canon.

Gaspard de Gueidan en joueur de musette de cour, par Hyacinthe Rigaud (1738), Musée Granet, Aix-en-Provence.

 

 

Passacaille :

La passacaille est une danse lente d’origine espagnole qui comporte un thème bref et répété à la basse.

Ce  thème  est repris, par les voix supérieures, et donne lieu à des variations  harmoniques et mélodiques.

 

Chaconne :

La chacone, que l’on confond quelquefois avec la passacaille, est comme elle une danse lente d’origine espagnole, basée sur  un thème bref   repris par les différentes voix avec des variations  harmoniques et mélodiques.
Voici la définition qu’en donnait J.P. Rameau : « La chaconne est une longue pièce de musique à 3 temps, dont le mouvement est modéré et la mesure bien marquée. Elle est composée de plusieurs couplets que l’on varie le plus possible. La chaconne commence pour l’ordinaire, non en frappant mais au second temps »

 

Passepied :

Cette danse à 3 temps, vive et gaie, plus rapide que le menuet,  serait héritée des marins bretons …  à moins qu’elle ne dérive de la bourrée auvergnate.

 

Rigaudon :

Danse à 2 temps originaire du sud de la France, à moins qu’elle n’ait été inventée par Monsieur Rigaud, professeur de danse parisien ? On le trouve surtout dans les suites de Rameau et de Couperin.

 

Sarabande :

Danse lente et solennelle  à 3 temps avec appui sur le 2ème temps, originaire d’Espagne où  elle fut un temps interdite par philippe II parce que jugée impudique.

( Sarabande 1:52 )

 

Tambourin :

Cette danse est surtout utilisée par Rameau , également par Marin Marais.. Elle est d’origine provençale et tient son nom du tambourin qui l’accompagne avec le galoubet.

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Autres formes musicales :

 

Le rondeau :

Le rondeau est une forme musicale consistant en une alternance de couplets avec un refrain,  qui peut-être appliquée à des danses de suite : par exemple : Menuet en rondeau, Gavotte en rondeau …

 

Le tombeau :

Le tombeau est une œuvre musicale composée en hommage à un ami ou à un personnage important, qu’il soit mort ou vivant (comme son nom ne l’indique pas).

Par exemple, il existe un « Tombeau de Monsieur de Sainte-Colombe » écrit par Marin Marais, et un « Tombeau de Lully » écrit par Jean-Féry Rebel.

 

On écrira encore des tombeaux au 20ème siècle avec le « Tombeau de Couperin » de Maurice Ravel ou le « Tombeau de Claude Debussy » de Manuel de Falla.

 

L’ouverture :

Ce terme désigne une composition musicale généralement jouée en début d’un concert, ou d’un opéra.

La fanfare  d’ouverture de l’Orfeo de Monteverdi en est un célèbre exemple.

A l’époque baroque, deux types d’ouverture prédominent :

–        L’ouverture à la française mise au point par J.B. Lully

–        L’ouverture à l’italienne que l’on trouve en particulier dans les opéras d’Alessandro Scarlatti.

 

L’ouverture à la française a la structure suivante :

–        Première partie : lente et majestueuse

–        Deuxième partie : plus rapide, de style fugué

–        Troisième partie : reprise abrégée de la première partie.

Cette reprise va avoir tendance à disparaître par la suite, en particulier chez Rameau.

La forme de l’ouverture à la française a été très utilisée par les compositeurs baroques, aussi bien allemands et anglais que français. En particulier, J.S. Bach l’a utilisée dans ses « suites pour orchestre » qu’il a baptisé « ouvertures »

 

L’ouverture à l’italienne a une structure inverse par rapport à la française :

–        Première partie rapide, plus mélodique que symphonique

–        Deuxième partie lente et majestueuse

–        Troisième partie reprenant la première partie.

L’ouverture à l’italienne était moins prisée à l’époque baroque, mais sa structure sera utilisée par la symphonie, qui va se développer pendant la période classique.

 

La sinfonia :

Sinfonia est le mot italien équivalent à symphonie. Cependant, lorsqu’on parle en français d’une « sinfonia » ce terme signifie un genre musical différent et chronologiquement antérieur à la symphonie.

Ce terme, utilisé avant l’invention  de la symphonie,  désignait, dans des cantates et oratorios de Bach en particulier, une introduction ou un intermède purement instrumental.

Dans une suite, ce terme est synonyme d’ouverture.

Ainsi, les cantates de Bach commencent souvent par un court mouvement purement instrumental nommé « sinfonia » (et dans le cas des cantates BWV 52, 174, et 207, les « sinfonia » sont reprises comme mouvements des Concertos brandebourgeois 1 et 3).

 

Le Prélude :

Le prélude est à l’origine une pièce  servant d’introduction à une œuvre musicale. On en trouve un par exemple en début de certaines suites de Bach.

Ca  peut aussi être une pièce indépendante :

C’est devenu une forme musicale introduisant une fugue, une cantate ou un opéra.

Parmi les plus célèbres préludes de l’époque baroque, on trouve ceux du « clavecin bien tempéré » de J.S. Bach comportant deux recueils de 24 préludes et fugues.

 

La toccata :

Toccata vient de toccare (toucher) : c’est donc une pièce pour instrument à clavier, bien que ce terme ait pu désigner auparavent des pièces pour cuivres telles l’ouverture de l’orfeo  de Monteverdi.

La toccata est une pièce écrite pour mettre en valeur l’instrument (principalement l’orgue) et est caractérisée par des accords fournis, des passages rapides soutenus par des notes tenues, des ornementations trés riches.

 

La fugue :

La fugue (du latin » fugere » qui signifie « fuir ») résulte de l’évolution du contrepoint, passant par l’imitation, le canon et le ricercare. C’est une forme majeure de la musique classsique accidentale.

Rappelons que :

–        Le contrepoint (point contre point) est la superposition de plusieurs mélodies.

–        L’imitation est une forme de contrepoint qui consiste à imiter une partie dans une autre.

–        Le canon est une imitation dans laquelle la même mélodie se reproduit dans les différentes voix avec un décalage plus ou moins important.

–        Le ricercare vient d’un mot italien signifiant « rechercher ». il est construit autour de plusieurs  thèmes agencés selon le principe du contrepoint et de l’imitation mélodique.

La fugue, selon Marcel Dupré, « est une forme de composition musicale dont le thème, ou sujet, passant successivement dans toutes les voix, et dans diverses tonalités, semble sans cesse fuir »

Contrairement au ricercare, la fugue est construite sur un seul thème appelé sujet, complété par un thème secondaire appelé contre-sujet.

L’architecture générale d’une fugue comprend :

– Une exposition lors de laquelle sont joués le sujet et le contre-sujet selon le processus suivant : Une première voix expose le sujet, puis une autre voix répond avec la même sujet en même temps que la première voix joue le contre-sujet.

Dans l’exemple suivant, qui est le début de la 2ème fugue du « clavecin bien tempéré » de J.S. Bach, on a indiqué en rouge le sujet, en rose la réponse au sujet (qui est le même thème à la quinte) et en bleu le contre-sujet.

fugueII

(2 ieme fugue 6:49 )

–        des divertissements, fondés sur les éléments mélodiques précédemment exposés, séparent les différentes expositions qui vont se succéder tout au long de la fugue dans différentes tonalités. (un premier divertissement apparaît en noir sur l’exemple ci-dessus).

–        Une strette termine la fugue : elle consiste à jouer le sujet et le contre-sujet en canon à plusieurs voix très rapprochées, avec le maximum de variations d’imitation (augmentation, diminution). C’est en quelque sorte le bouquet final de la fugue.

Voici une analyse complète de cette fugue, sur le site « ecouteactive.fr :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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